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Martine a lu pour vous
31 août 2012

UN SOIR DE DECEMBRE Paru au Bulletin du 21 août

9782709627252

UN SOIR DE DÉCEMBRE                        Delphine De VIGAN    

Editions JC Lattès, Points

4éme de couverture

«Les histoires se jouent dans les premières heures, dans les premiers mots. Les jeux sont faits. Celui qui donne et celui qui reçoit. Celui qui gagne et celui qui perd. Et tout est là, cartes retournées, faces cachées, sur la table.»

Mon avis

Après le succès d’un premier roman, Matthieu, qui vit une vie familiale harmonieuse avec Elise, sa femme et ses deux garçons, voit son univers basculer. Il suffit d’une lettre de lectrice particulière pour troubler l’écrivain. Cette première lettre arrivée à son domicile sera suivie d’autres qui lentement l’entraîneront vers une dépendance et une souffrance. Sara, la correspondante, écrira et criera toute sa douleur et son attente, l’attente du retour de Matthieu qui a été son amant et qui a renoncé à cette double vie pour Elise.

Ces courriers, passionnés et érotiques feront renaître la jouissance des sens et du corps de cette passion partagée et destructrice. Va alors commencer une lutte. Matthieu tentera de résister au désir profond de revoir Sara mais à quel prix. Cet amour idéalisé devient indispensable à l’écriture. Delphine De Vigan décrit avec finesse et justesse l’état de l’écrivain en phase de création, sa rupture avec la réalité jusqu’à l’aboutissement et à la naissance du roman.

La rencontre avec la clocharde alcoolique est particulièrement touchante. Cette femme a la lucidité qui permet de mettre en mots la souffrance de Matthieu. Elle sait poser les bonnes questions qui lui permettent d’achever son livre et de remettre de l’ordre dans sa vie.

Une très belle écriture où chaque mot compte pour ce magnifique roman si bouleversant. Pour donner naissance à un roman, il faut savoir aussi se perdre et se donner, subir une fracture de l’âme pour laisser couler les mots, se dévoiler. Comment ne pas évoquer l’enfantement et la déchirure de la séparation au moment de la remise de l’œuvre à l’éditeur ? Un roman n’est jamais vraiment fini, ni pour l’auteur, ni pour le lecteur.  

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